« Aux prochaines vacances, on part où ? »
Pas simple quand on a de la famille et des amis en France et en Angleterre. Et qu’on aimerait aussi peut-être changer d’air pour se simplifier le quotidien en parlant une langue qu’on maîtrise, en renfilant des habitudes confortables comme un vieux sweat (et en retrouvant une alimentation variée).
Pourtant parfois, la curiosité prend le dessus et on fait le grand pas, on prend le risque : ON RESTE EN ALLEMAGNE POUR LES VACANCES !
Mois de mai, pont de l’Ascension. Nous souhaitons découvrir le Bodensee (lac de Constance). Et camper en famille, puisque nous apprécions cela. De toute façon les hôtels et chambres d’hôtes que j’ai contactés, pourtant plusieurs semaines avant les dates souhaitées, sont tous complets. C’est un truc terrible ici. Les Allemands réservent leurs vacances très très en avance. Un an, voire 18 mois avant. Personnellement je ne sais pas aussi tôt ce dont j’aurai envie. (Pareil pour le restau, il est très difficile de trouver une table la veille pour le lendemain, en règle générale, il vaut mieux réserver une semaine avant).
Donc ce sera camping, y’en a plein autour du lac. Qu’à cela ne tienne, tentons la réservation. Je cherche sur internet. Je contacte celui qui est recommandé dans mon guide. Non pas de réservation pour moins de 7 nuits. Bon tant pis. Nous partons avec notre matériel à la découverte sans point de chute précis. Je sens le doute sceptique dans le regard des amis avec qui je partage notre projet, et notre désinvolture franchouillarde.
En arrivant au bord du lac, magnifique, nous découvrons qu’il est effectivement bordé de campings. Mais que camper en Allemagne ne signifie pas la même chose qu’en France. Il s’agit ici de garer son camping-car sur un parking, bien parallèlement et bien près de celui du voisin. Pas trop d’herbe, ça gratte et ça salit. Les nains de jardin et les barbecues sont de sortie. Eux aussi ont pris leur maillot. A l’aide ! Les tentes sont tolérées dans des petits coins, toutes entassées les unes sur les autres – sans doute des touristes égarés ?
Après avoir été refusés plusieurs fois dans des campings complets, nous trouvons les quelques mètres carrés qui vont nous accueillir pendant 3 nuits. Avant de planter la tente (pendant les formalités) nous ne les lâchons pas, car d’autres campeurs en perdition s’en approchent dangereusement et menacent de nous en priver. Nous montons la tente. En se penchant un peu, on peut même apercevoir le lac en mangeant. Il est vraiment tout près. Ouf. Nous profitons des baignades, des couchers de soleil, et des sanitaires super propres (c’est donc possible), visitons Konstanz, découvrons que les barbecues attaquent à 17h, commandons les Brötchen du petit déjeuner, mangeons les tomates qui ont poussé sur les rives du lac.
J’ai fait depuis d’autres recherches pour trouver des campings comme on aime bien : genre camping à la ferme, avec de l’herbe, des arbres, un p’tit ruisseau, pas trop de monde. Tout simple quoi. J’en ai discuté avec des amis allemands. Non ça n’existe pas. Ou bien nous ne l’avons pas trouvé. Je suis même tombée sur internet sur un type de camping mutant : un grand parking en goudron, avec des rectangles d’herbes réguliers et bien alignés pour garer son camping-car.
Les Allemands qui veulent camper dans une tente et les pieds dans l’herbe vont en France ou ailleurs. D’ailleurs, dans une librairie, j’ai vu un guide de voyage consacré aux campings de toute l’Europe du sud dont la couverture était illustrée par une photo du Pont d’Arc en Ardèche. La partie chauvine de mon cœur a frémi !
Deuxième période de vacances en Allemagne en automne cette fois : nous rentrons de quelques jours à Berlin.
Visiter la capitale était un de nos projets de longue date, mais c’est notre fille aînée qui l’a proposé en août. Banco ! Si on veut y aller, va falloir sauter le pas et ne pas retourner en France ou en Angleterre à chaque période de vacances, n’est-ce pas ? Berlin c’est une ville internationale, à part, formidable. Nous avons pu déguster des musées magnifiques, manger japonais, vietnamien et israélien en v.o., et nous régaler même avec une curry wurst délicieuse. Nous avons assisté à un concert de musique de chambre à la Philharmonie (gratuit le mardi midi, mais assis par terre… alors que la grande salle est libre. Pourquoi ? Mystère. Une affaire de sous sans doute).
Nous avons arpenté les quartiers touristiques et donc entendu beaucoup d’Américains. Lors d’une pause dans un musée, nous avons même entendu parler français. Et là ma grande fille a soupiré : « Ça fait du bien quand même d’entendre parler anglais et français. Ça repose hein ? »
Suis bien d’accord. Parfois faut lâcher les efforts. Surtout pendant les congés.
D’ailleurs aux prochaines vacances, ce sera l’Angleterre ou la France.
Et le vieux sweat confortable.
Bravo 😉
Apres des années de réticences, j’ai visité Berlin et j’ai adoré …