Terreur brune, à la veille des élections législatives
Pour mon cours de piano cet après-midi, je n’ai pas travaillé mon Tango d’Albéniz. Pour cause de rattrapages de cours confisqués par des jours fériés, ils s’enchaînent sur un rythme plus soutenu que le reste de l’année. Même les touches de mon ordinateur ne sentent pas mes doigts aussi souvent que je le voudrais. Les travaux de notre maison entrent dans un chant du cygne dévastateur, ils bouillonnent dans chaque pièce, des hommes entrent et sortent, dans une tornade de poussière et d’aboiements de Gaïa. Même dans ma chambre, où se trouve mon piano, je ne suis pas en paix : les façadiers hantent les fenêtres, le fantôme du menuisier qui a posé un placard s’accroche aux tringles. Dans mon refuge désacralisé, physiquement envahie, je me sens moralement violée.
La création jaillit dans un environnement de paix, je l’ai compris assez tard dans la vie et j’en ai fait les frais. Pour lâcher la bride aux rêves et à l’imagination, il faut se sentir protégée. La pensée naît d’un ferment serein. Ce que je comprends en ce moment, c’est qu’il faut se sentir protégée pour vivre, sinon, même avec un toit solide sur la tête, on est en mode survie, aux aguets, à attendre la prochaine intrusion, le prochain claquement.
Maslow l’avait bien identifié dans sa pyramide : le besoin fondamental de sécurité, de stabilité, de limites, de protection contre les éléments, suit de près les besoins physiologiques. J’en suis là de mes réflexions lorsque le bus ce matin longe un pont de l’autoroute, cette autoroute qui balafre Lyon, connue dans toute l’Europe pour le bouchon de Fourvière. Sous le pont, des sans-abri, une femme assise sur une caisse comme à sa table de cuisine, un homme sur le perron d’une cahute de bidonville. Leur bazar exposé à la vue de tous, aux intempéries et à la pollution, sur un bout de bitume sale, est mieux rangé que le mien. Vraiment, Estelle, tu exagères, eux galèrent vraiment.
La destruction de la sensation de sécurité intérieure provoque en moi, qui ai un besoin exacerbé de calme, un bouillonnement cérébral et un hold-up des pensées. Plus de refuge pour prévenir l’explosion en plein vol. Disparition littérale de branches auxquelles me raccrocher. Les travaux ont dévasté mon jardin, l’épicéa des voisins mort de sécheresse gît, débité en bûches près de sa souche. Plusieurs grands arbres de l’autre côté de la rue sont tombés lors d’un coup de vent, le coin des Hautes-Alpes où j’aime me ressourcer a été coupé du monde par des coulées de boue. Curieux vertige de lire cette catastrophe naturelle dans le sillage de torrents descendus en kayak il y a trente ans, la Guisane, le Gyr, la Gyronde, l’Ubaye, la Durance. Sensation d’impermanence, comme l’eau qui dévale les pentes. L’eau de la fonte des neiges qui reviendra du ciel l’an prochain dans son cycle que l’on espère éternel. On le sait, la seule constante dans la vie, dans la nature, c’est le changement, mais là quand même… il n’exagère pas un peu le changement ?
Il piétine.
Il nous talonne.
Surtout depuis qu’on a dissous sous nos pieds le plancher de notre sentiment collectif de sécurité, au soir des élections européennes. Le changement, c’est maintenant. C’était le slogan de monsieur Hollande. Le changement, c’est tout le temps. On espère pour le mieux, on veut croire que la civilisation avance vers un monde meilleur, dans le sens de toujours plus de paix. Mais on sait, parce qu’on l’a vécu, parce qu’on l’a lu, entendu et surtout parce qu’on s’y intéresse, que l’Histoire réserve des volte-face, que des civilisations s’effondrent, que le progrès hésite, renonce, recule, abdique. Et qu’il ne lui faut pas grand-chose pour changer d’avis. Une poussière dans l’air, un bulletin de trop dans une urne.
Je n’ai pas vocation à écrire sur la politique. Je la sais nécessaire et je suis d’accord avec Churchill, la démocratie est le pire des régimes, à l’exclusion de tous les autres. Même dans les conditions les plus stables et raisonnables possibles, les incohérences me crèvent les yeux — que je détourne dégoûtée et découragée. Les intérêts individuels prennent toujours le pas sur le collectif. Je ne conçois pas le monde politique comme un échiquier, mais comme un anneau. Dès qu’on s’écarte trop du milieu, les deux extrêmes se rejoignent dans le même déni violent de l’humain.
Je m’exprime aujourd’hui par résistance morale et parce que ma conscience l’exige.
Le surmenage aigu exacerbe les mauvais réflexes : au lieu de me reposer, je m’agite encore plus. Je frotte, je balaie et j’écoute des podcasts sur l’histoire de l’extrême droite en France. Je regarde un documentaire sur Arte Histoire de l’antisémitisme — où j’apprends que les toutes premières traces de massacres, en Égypte à Alexandrie en 38, montrent une bonne vieille jalousie.
Les loups aux dents longues cherchent toujours des boucs émissaires. Ceux qui les soutiennent imaginent que ce bouc émissaire, cause de tous les maux, sera toujours l’autre. Ils oublient que dans une logique de haine, l’autre change, au gré des humeurs et des intérêts des milieux autorisés. Ces milieux s’autorisent à changer d’avis. L’autre c’est vous, c’est moi.
Au terme de quatre ans en Allemagne, nous avons retrouvé Lyon aux mains des écologistes. Formidable, sur le papier, non ? Des arbres, des composteurs, et… les commerçants et une grande partie de la population furieux. Les écologistes avancent comme des bulldozers pour créer leurs pistes cyclables en étoile, en oubliant que tout le monde n’est pas un jeune de trente ans, en bonne santé et sans enfants. La Métropole a réussi à se mettre à dos les municipalités de la couronne lyonnaise en imposant leur plan de déplacement au mépris des réunions de concertation, et des projets d’équipes municipales élues. Qui élit ces gens de la Métropole qui abusent de leur pouvoir ? Le dérapage est rapide, même chez des modérés.
Aujourd’hui l’extrême droite est aux portes du pouvoir. Un ras-le-bol légitime n’excuse pas l’amnésie. Remettre le pays aux mains d’un gamin inconséquent qui n’a jamais connu l’Europe et l’Allemagne déchirées par un Rideau de fer, qui a grandi dans la sécurité absolue de la paix offerte par une Europe réconciliée et reconstruite sur des cendres, constitue un crime. C’est tellement plus facile de casser que de construire ! Dans le cas de David Cameron, c’est irresponsable, dans le cas d’un gamin dont mes doigts n’arrivent pas à écrire le nom ici, c’est un caprice d’enfant gâté. Les gens qui se laissent berner jouent avec le feu. Dans un dessin humoristique vu récemment dans un journal anglo-saxon, un loup à un pupitre s’adresse à un parterre de moutons et déclare « Quand je serai élu, je serai végétarien. »
Rire ou pleurer ?
Quand ma dernière fille avait quatre ans et demi, un mois de juillet, pour faire plaisir à sa mère, elle a subi des leçons de natations dans la petite piscine de toile du club Mickey sur une plage de Cancale. Nous logions dans un bungalow du camping juste au-dessus d’une jolie baie, et emballés de sweats et coupe-vent, en jean et baskets, nous la regardions s’ébattre en maillot dans l’eau de mer gelée pendant une demi-heure. Pour des raisons de sécurité évidente, j’étais impatiente qu’elle sache nager. L’été précédent, son père et moi étions absorbés dans nos bouquins à une poignée de mètres de la piscine lorsqu’elle y a glissé. Si son frère n’avait pas été dans l’eau pour la rattraper, je refuse de penser à ce qu’il serait advenu. Donc elle avait pour mission, cette jolie petite poupée blonde, d’apprendre à nager en Bretagne en quelques jours.
Interrogé sur ses progrès, le maître-nageur, un homme d’âge et d’expérience avait répondu, blasé :
— Les gamins, il faut attendre qu’ils grandissent pour qu’ils puissent nager. Il faut une certaine maturité et un certain niveau de développement du corps pour qu’ils coordonnent bien leurs mouvements. Ça sert à rien de vouloir s’y prendre trop tôt.
Eh oui. On peut apprendre en faisant, mais pour beaucoup de tâches et d’apprentissages, la maturité rentre en ligne de compte. Pour d’autres, sous peine d’être complètement illégitime et déconnecté des réalités, l’expérience de vie est indispensable. Comment gouverner un pays si on a encore un Kinder Pingui dans son cartable ? À côté d’un gamin, même un énarque hors-sol un peu vieux ferait l’affaire. À côté d’un gamin qui joue avec un pays comme avec une boîte de petit chimiste à créer des explosions dans sa cuisine, même le jeune Gabriel Attal paraît vieux sage.
J’ai regardé le début du débat hier. Seulement le début, car la tension qui se dégageait de l’idée même de ce croisement de monologues, dont deux extrémistes, me faisait froid dans le dos. Où sont passées la gauche et la droite modérées ? Pour introduire le débat, le journal télévisé proposait des interviews de jeunes électeurs. L’un d’eux, en plein entraînement de boxe avec des gants rouges, a répondu :
— Je vais voter RN
— Pouvez-vous expliquer pourquoi ?
— Ben, je me suis dit qu’on n’avait jamais essayé, alors…
— Vous avez étudié leur programme économique ?
— Non, non, c’est pas mon truc.
Voilà.
Est-ce Michel Audiard qui disait : « Il ne faut pas prendre les gens pour des cons, mais ne pas oublier qu’ils le sont. » ? Ce jeune boxeur inconséquent choisit son bulletin de vote comme il achète une boule de glace. Déjà c’est grave. Mais le « on n’a jamais essayé » c’est criminel. Dans le petit cimetière de l’île d’Yeu, Pétain doit se retourner dans sa tombe. Et Vichy en 1940 ? Et les expériences fascistes dans les autres pays ? Une petite glace aux barbelés, jeune homme ?
Voilà pourquoi l’humanité est condamnée, parce que chacun oublie les expériences des générations précédentes. Si chacun veut tout expérimenter pendant son temps de vie, on n’est pas sorti de l’auberge (rouge). La jolie petite chèvre de monsieur Seguin aussi, lassée de son quotidien, a voulu essayer autre chose. Moi, il y a plein de trucs que je n’ai pas essayés et ça me va bien. Me verser du vinaigre dans les yeux, me ronger les ongles des pieds, m’assoupir entre les pattes d’un lion.
Les gens ont bien le droit de se comporter comme des idiots quand cela n’engage qu’eux. Grand bien leur fasse. Quand ils compromettent l’avenir de leurs concitoyens, non. Le plus gros problème c’est le manque de respect. De l’autre. Et de soi-même finalement. Tous ces gens qui votent RN ont-ils bien étudié leur arbre généalogique ? Les hommes déjà je ne comprends pas, mais les femmes encore moins. Retourner aux fourneaux, avec une marmaille imposée par une contraception à nouveau interdite et une soumission à l’homme ? L’affranchissement, comme la démocratie, n’est pas une rue en sens unique.
Ces gens qui se considèrent comme supérieurs aux autres ne sont jamais allés voir de l’autre côté des frontières qui leur font si peur. Quand on voyage, mais surtout quand on vit à l’étranger, même un pays aussi riche et proche que l’Allemagne ou l’Angleterre, on apprécie tellement plus la sécurité et la solidarité offertes par la France. Bien sûr tout n’est pas parfait, comme dans la cabane de la petite chèvre, la tentation est grande de sauter par la fenêtre quand on ne fait que fantasmer l’extérieur. Mais en France, quand on est malade, on nous demande la carte Vitale et pas la carte bleue.
Je vais vous confier une découverte faite il y a une vingtaine d’années. Pour soupçonner, il faut d’abord avoir eu l’idée soi-même. Les personnalités manipulatrices et toxiques font toutes cela.* Décoder leur langage avec ce filtre m’aide beaucoup, comme de, toujours, toujours (toujours !) recouper les paroles et les actes. Ce monsieur Bardella qui brandit les droits des femmes pour se faire bien voir sur TF1 et sur TikTok, ne s’est-il pas abstenu ce printemps lorsque la question de l’inclusion du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne a été votée au Parlement européen ?
Petit aparté sur ce sujet qui me révolte : les hommes accepteraient-ils que les femmes se prononcent sur un sujet aussi intime et crucial s’ils étaient les seuls concernés ? J’ai envie d’affirmer comme Rachel, à Ross qui minimise en riant la douleur de ses contractions : « No uterus, no opinion ». Merde, à la fin. Ma grand-mère, mère de quatre filles, disait : « Si c’étaient les hommes qui accouchaient, il n’y aurait que des enfants uniques. » Je m’éloigne du sujet ? Pas tant que ça. Hier à ce débat crucial, pas une seule femme -même si l’ombre portée de l’une obscurcissait notre avenir.
Rire ou pleurer ?
Rendez-nous Guillaume Meurice.
L’homme à la tête de la région Rhône-Alpes–Auvergne ne la mérite pas. Je l’ai entendu parler une fois et une seule. Cela m’a suffit : il proposait de fermer les écoles de clown.
J’imagine bien les samedis chez lui :
— Prenez vos manteaux, les enfants, j’ai une surprise pour vous !
— Oh chouette papa ! Quoi, c’est quoi la surprise ?
— Je vous emmène voir un expert-comptable travailler.
Ça ne marche qu’une fois ce genre de surprise. Après, les gosses ils vont se méfier, et se planquer sous leur lit ou derrière leur portable. C’est curieux quand même, des enfants ne se feraient pas prendre deux fois à la même arnaque, mais des adultes oui. L’amnésie commence quand on a oublié qu’enfant, on était curieux, on aimait la liberté et la découverte. Les petits fascistes naissent-ils avec des bottes et des pelotes de barbelés ? À quel âge ce trouble dangereux se déclare-t-il ?
Pour me protéger, j’ose à peine ouvrir l’application du Monde. Les titres portent tous sur la campagne électorale désespérée et désespérante. La société pense en tubes. Fini le corona, finie la guerre en Ukraine, finie la guerre au Proche-Orient, désormais c’est la politique française pour jouer à se faire peur. Mais là, refermer l’application ne tiendra pas les soucis dehors, de l’autre côté d’une frontière. Refermer les portes sera vain une fois le loup entré dans la bergerie. Rappelez-vous l’affirmation de Bardella hier soir : « Le danger est aux portes du pouvoir. » Il le sait mieux que personne.
Le RN propose d’évincer tous les binationaux des postes à responsabilité. Bravo. Donc une grande partie de ma famille, mon mari, mes enfants, mes neveux seraient (ce subjonctif n’est pas aussi rassurant que ce que l’on voudrait) exclus d’office. Sans même avoir le droit de lever le doigt, d’envoyer un CV. Délit de sales passeports. Délit de richesse culturelle, d’ouverture d’esprit de gens grandis à la croisée de plusieurs mondes.
Ceux qui « savent », qui proposent de nous sauver, vouent une foi inébranlable au hasard qui les a fait naître ici plutôt qu’ailleurs ou sur une frontière. L’autre fait terriblement peur. Les nationalistes craignent les étrangers, les barbares des Romains et des Grecs. Trop d’hommes craignent les femmes. Pourquoi ? Pour leur potentiel de création. Pour être sûr de ne pas se faire doubler par meilleur créateur que soi, ils les étouffent. Ils brandissent la sécurité comme promesse en volant la sécurité intérieure, celle de la pyramide de Maslow. Ils plantent des barreaux pour, disent-ils, refouler les étrangers, mais ces mêmes barreaux enferment ceux qui se frottent les mains d’être du « bon côté ».
Tout à l’heure, j’ai fait un saut au Monop’ de l’angle de la place Antonin Poncet et de la place Bellecour pour acheter de la compote pour ma fille qui a mal au ventre (ma compote maison a cramé). Mon autre fille qui m’accompagnait s’est exclamée, en voyant des arches en pierre au premier étage :
— Comme c’est beau.
D’antiques arches en pierre entre le rayon droguerie et les frigos de l’épicerie.
— Oui c’est beau, mais ça l’était plus quand ce magasin était la librairie Flammarion.
Combien de lieux liés à la diversité de pensée vont-ils être ainsi détruits ou tués dans l’œuf ?
J’aime Les gens qui doutent, ceux qui savent que nous ne sommes rien et qu’il vaut mieux se foutre la paix ensemble que de se taper sur la gueule pendant nos quelques années partagées. Anne Sylvestre, poésie, musique, venez à notre secours.
La paix a fui mon chez-moi, sous les coups de butoir du menuisier en haut, du carreleur dans la cuisine, du maçon dehors. Ma fille, qui révise pour l’oral de français et moi avons évacué, non sans confier les problèmes live des travaux et la bruyante Gaïa à mon mari — qui a toute ma reconnaissance — pour trouver asile au café Newtree à côté de la place Bellecour.
Jusqu’à présent, l’ambiance d’un café, même studieux, ne répondait pas à mon besoin d’isolement dans une bulle pour écrire. Aujourd’hui ce coin de table de bambou entre deux plants de café, avec une musique de jazz assez forte au-dessus de ma tête est un sanctuaire en comparaison de mon bureau personnel coincé dans le chaos.
Lorsque les milices patrouilleront dans la rue, que les cafés écolos-bohèmes auront été fermés, où pourrons-nous nous demander asile ? Ou peut-être aurons-nous été « réfugiés d’office », binationaux renvoyés d’où ils viennent (avec monsieur Hollande parce que, franchement, un nom pareil c’est louche), ou alors directement au Rwanda comme font les Anglais avec leurs réfugiés ? Ou pire ?
Ces gens qui jouent avec la peur des autres me font peur.
Bardella, ce n’est pas un nom étranger, ça ? Italien même ? Hmmm, cet homme aussi est suspicieux.
Si c’est un homme…
P.S. : Le pain perdu d’Édith Bruck, ma dernière lecture, recommandée par l’excellente @librairie.tiers.temps.
Hongroise de naissance, elle raconte la déportation nazie de sa famille de confession juive, sa miraculeuse survie à plusieurs camps de concentration, et après une existence aventureuse, son installation en Italie. Elle a consacré sa vie, comme son ami Primo Levi, au devoir de mémoire.
En voici deux citations.
« Les dictateurs hypnotisent la masse qui ne pense pas, qui rallie le plus fort, applaudit quiconque lui fait des promesses. Les dictateurs sont des manipulateurs, des voleurs de cerveaux, de rêves, ils connaissent, ils flairent les désirs des gens, et disent au peuple ce qu’il a envie d’entendre. Un vieux jeu qui se répète depuis que le monde est monde. »
« En fille adoptive de l’Italie, qui m’a donné beaucoup plus que le pain quotidien, et je ne peux que lui en être reconnaissante, je suis aujourd’hui profondément troublée pour mon pays et pour l’Europe, où souffle un vent pollué par de nouveaux fascismes, racismes, nationalismes, antisémitismes, que je ressens doublement : des plantes vénéneuses qui n’ont jamais été éradiquées et où poussent de nouvelles branches, des feuilles que le peuple dupé mange en écoutant les voix qui hurlent en son nom, affamé qu’il est d’identité forte, revendiquée à cor et à cri, italianité, pure, blanche… Quelle tristesse ! »
N.B. : Cet article n’est pas sponsorisé par l’office du tourisme de l’Ardèche, mais pour adoucir le sujet, je vous ai choisi des pierres antiques, de l’eau vive et des fleurettes.
*Ma plus jeune fille, qui hélas a vécu une situation de harcèlement scolaire en Allemagne, le comprend très bien. Comme elle vient de me dire en riant « C’est celui qui le dit qui l’est.»
Comment suffisamment te remercier , Estelle ? Tu as mis par écrit tout ce qui fait sens chez nous .. que va-t-on laisser de notre côté à nos petits franco-polonais ?
Je suis juste terrifiée ….
Avec plaisir, Hélène.
Plaisir, terreur et colère, hélas.
Je t’embrasse.
Bravo pour cette article!
Je t’ouvre ma porte si tu te veux te ressourcer (bon avec 5 enfants chez nous, je ne suis pas sûre du niveau de tranquillité) vous exiler ou que sais-je encore.
Comme c’est sympa Juliette, merci beaucoup !
Les enfants c’est formidable :o). J’ai deux autres amies courageuses qui en ont cinq comme toi.
Attention , je risque de te prendre au mot ;o)
Gros bisous.
“The one who does not remember history is bound to live through it again”.George Santyana.
J’ai lu cette phrase à Auschwitz et je pense que l’Europe a oublié ce qui s’est passé il n’y a pas si longtemps .Bardella /Petain:même combat on peut aussi ajouter Franco …..A bientôt.Big northwinds.Dany
Exactement.
Le problème c’est qu’ils embarquent aussi ceux qui se souviennent;
Je t’embrasse bien fort Dany.
Très bel article Estelle, très inquiète également.
J’espère un retour au bon sens et à la clairvoyance de nos concitoyens pour ces élections 🇫🇷🤞🥰😘
Bises
Isa
Merci Isa,
Oui gardons espoir !
Gros bisous
Estelle